MÉTAMORPHOSES DU MANAGEMENT À L’ÈRE DU NUMÉRIQUE ET DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE
Dans sa conférence du 9 décembre sous l’égide d’Intermines Carrières, Cécile Dejoux – Professeur des universités en gestion au Cnam et ESCP Europe – nous relate ce qu’elle a observé et appris lors de sa “learning expedition”, axée sur la compréhension de la civilisation numérique.
Après l’âge des chasseurs-cueilleurs, celui des éleveurs-agriculteurs, puis l’ère de l’énergie, nous sommes maintenant entrés dans la 4e grande période de l’humanité : l’ère de l’information. Les principaux enseignements portent sur les impacts du numérique en général et de l’intelligence artificielle, en particulier sur le fonctionnement des organisations.
Cécile Dejoux caractérise un changement de civilisation par des changements dans le langage utilisé, l’émergence de nouveaux acteurs, valeurs et compétences et enfin de nouveaux modes de gouvernance. Le numérique influence chacun d’entre eux.
En observant certains des nouveaux écosystèmes, le constat suivant s’impose : les changements dans les organisations performantes se situent dans le rapport au temps, le rapport à la prise de décision, les modes d’innovation et le rapport au savoir.
Il s’agit vraiment d’une culture différente qui impacte tous les acteurs. Pour continuer à être efficace dans cette révolution (le mot est de moi), le manager doit devenir un poly expert et s’appliquer à penser différemment:
- L’information est Il ne s’agit pas de devenir un data-scientist, mais de réfléchir en fonction de l’information : sa création, sa granularité, sa valorisation et son partage.
- L’agilité appliquée au management: penser en termes d’expérimentation, vélocité (fail fast), nouveaux usages, mettre l’humain au centre (people before process).
- Le Design thinking doit être le mode
- Travailler collectivement et bottom-up, non plus top-down.
- L’influence est plus importante que la
- Peut-être l’idée la plus radicale de cette conférence : travailler efficacement en Intelligence Artificielle suppose d’acculturer les collaborateurs, c’est-à-dire leur apprendre à problématiser et à critiquer les outputs de l’Intelligence Artificielle. Ce qui renvoie au rôle de l’éducation…
Lors de la partie questions/réponses qui a suivi, Cécile Dejoux a proposé quelques idées très riches en enjeux :
- L’employabilité de demain ne résultera pas d’un savoir ou d’une expertise, mais de la maîtrise de nouveaux
- L’appétence pour le numérique n’est pas corrélée à l’âge. En d’autres termes, il y a des jeunes qui “don’t get it”, et des moins jeunes qui “get it”.
- Des grandes questions restent encore sans réponse, comme:
- Comment faire en sorte que le temps dégagé grâce aux nouvelles technologies ne soit pas utilisé pour “en faire encore plus” ?
- Quid de l’exclusion des salariés qui refusent le numérique ?
- Comment réinventer la responsabilité ? Par exemple, la voiture autonome pose une immensité de questions sociétales par les changements qu’elle introduit.
Enfin, Cécile Dejoux termine par quelques conseils aux jeunes :
- Résister aux sirènes de la mode : verbatim “les softs skills sont du baratin"
- Développer sa compétence de centrage, savoir gérer sa mémoire et son attention
- Savoir où et comment trouver sa propre énergie.
Auteur

------- Métier ---------
Sorti de l'école de 1982, le début de ma vie professionnelle s'est déroulé dans des entreprise et des fonctions techniques (informatique, CAO). J'ai basculé en 1987 dans le "business" et ne suis plus revenu! J'ai occupé des fonctions de commercial, de responsable d'équipes commerciales, de directeur commercial puis de directeur général de filiales principalement commerciales. J'ai toujours vendu des solutions B2B, de la high-tech ou des choses complexes (on reste ingénieur). J'aime la vente, car c'est un échange (équilibré?) entre humains donc c'est la vie.
Ah j'oubliais, l'international : vendre à des, avec des, en compétition contre des, personnes d'autres nationalités et cultures est un problème à résoudre -fascinant.
------- Entreprises ---------
J'ai toujours travaillé dans des PMEs (jusqu'à 1000 personnes) et souvent avec de grandes entreprises comme partenaires ou client. J'ai également dirigé des équipes commerciales, marketing, dans des PMEs toujours.
Avantage de la PME : lignes directes (ou presque) entre la décision et le résultat, très peu de cloisonnement, inertie faible, relations plus directes entre personnes, moins de "politique".
Inconvénients de la PME : moyens (et parfois horizons) limités, souvent seul mineur de l'entreprise, inertie faible (c'est aussi un inconvénient).
------- Mots-clés ---------
#retex : encadrement, management, commercial, Business development, international, B2B
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